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Il y a un espace que l’on n’enseigne pas.
Un lieu que l’on ne visite pas avec les yeux, ni avec les mots. Un territoire intérieur que l’on découvre dans le calme, dans l’arrêt, dans l’accueil. Le silence.
Non pas l’absence de bruit, mais la présence à soi, sans agitation, sans masque, sans urgence.
Et dans ce silence, parfois, le cœur s’ouvre. Pas celui qui bat seulement dans la poitrine. Mais celui qui perçoit, qui ressent, qui sait.
Dans notre société de vitesse, de bruit et de performance, le silence fait peur.
Il gêne. Il dérange. Il expose. Et pourtant, il est l’un des plus puissants régulateurs naturels du système nerveux.
Une étude menée par la chercheuse Imke Kirste, publiée dans Brain, Structure and Function (2013), a montré que deux heures de silence par jour favorisent la croissance de nouvelles cellules cérébrales dans l’hippocampe, la zone du cerveau liée à la mémoire, à l’apprentissage et à l’émotion.
Le silence active aussi le mode par défaut du cerveau, un état de repos profond qui permet la réorganisation mentale, l’intégration émotionnelle, et même l’émergence d’intuitions.
Contempler n’est pas réfléchir.
C’est regarder sans vouloir saisir.
C’est se laisser toucher. Par une lumière, une image, un souvenir, un battement.
Dans les traditions monastiques, la contemplation est une voie.
Un état dans lequel le mental se tait, le cœur écoute, et la conscience s’élargit.
Le philosophe Pierre Hadot parle de la contemplation comme d’un “regard philosophique”, un art de “voir le monde comme s’il venait de naître”.
Des pratiques comme la marche silencieuse, la méditation contemplative, ou même la simple observation de la nature ramènent à cette posture : ne rien faire, mais être là.
Dans de nombreuses traditions, le cœur n’est pas seulement un organe, mais un centre de conscience.
Le HeartMath Institute, aux États-Unis, a démontré que le cœur émet un champ électromagnétique mesurable à plusieurs mètres de distance, et qu’il influence le cerveau, les émotions, le système hormonal.
Le Dr. Rollin McCraty, chercheur principal de l’institut, parle de “cohérence cardiaque” comme d’un état dans lequel le rythme cardiaque, la respiration et le cerveau sont en harmonie.
Dans cet espace, la personne ressent :
Parce qu’il y a des réponses qui ne viennent que dans le silence.
Parce que le cœur sait, bien avant le mental.
Parce que la contemplation, loin d’être une fuite, est une forme d’intelligence profonde, ancrée dans le réel.
Dans le tumulte de la vie, s’accorder ces espaces n’est pas un luxe. C’est une hygiène intérieure.
Le silence n’est pas vide. Il est plein de ce que l’on n’entend plus.
La contemplation n’est pas passivité. Elle est présence.
Le cœur n’est pas un organe sentimental. Il est un centre de guidance.
En cultivant ces pratiques, on entre dans un espace plus vaste, plus doux, plus juste.
Un lieu en nous qui ne cherche pas à fuir… mais à accueillir.
« C’est dans le silence que l’on entend les vérités essentielles. »
Sœur Emmanuelle